"La seule chose qui lie les individus entre eux, ce sont les idées. Les idées mutent et se propagent. Elles changent de détenteur autant que les détenteurs changent d’idées."
L’apparence influence toujours
notre première impression, il faut parfois savoir aller au-delà, au risque
sinon de passer à coté de quelque chose d’extraordinaire. C’est ce qui a
faillit m’arriver avec Genesis car on
ne peut pas dire que la couverture soir attirante. L’effet argenté aux reflets
arc-en-ciel tape dans l’œil mais la mosaïque de têtes d’orang-outan fait
presque peur. J’ai tout de même acheté ce livre après que ma libraire l’ait si
bien défendue. Autant dire que je n’en suis pas déçue. Morale, toujours écouter
sa libraire.
Anax a cinq heures pour
convaincre le jury. Son sujet, la vie d’Adam Forde. Né alors que le monde a été
ravagé par la Grande Peste, il grandit dans une communauté réglée et encadrée.
Très vite, ses émotions prennent le dessus sur sa raison. Une erreur le
condamne à l’emprisonnement, sa seule compagnie : Art, un androïde à
intelligence artificielle. Au fil de leurs conversations, leurs ressemblances
se manifestent. Une question revient sans cesse, qu’est-ce que
l’intelligence ? Qu’est-ce qu’est l’esprit ? Plus l’histoire avance,
plus le piège se referme sur Anax. Jusqu’au final, stupéfiant.
Genesis est le neuvième roman de Bernard Beckett. Professeur à
l’université, il enseigne les mathématiques, l’anglais et le théâtre. Cet
auteur néo-zélandais cible un public de jeunes adultes. Il a eu l’idée de ce
livre alors qu’il travaillait sur la mutation de l’ADN.
Deux histoires en une, deux
histoires à deux moment de l’Histoire. Deux mondes différents. Ce livre est
très riche. On se laisse prendre par la vie d’Adam et la situation d’Anax
ressemble à toutes celles que nous avons pu vivre lors de n’importe quel examen
oral. Le livre soulève rapidement une question qui nous est fondamentale,
serions nous prêt à laisser libre cours à nos sentiments sachant qu’ils
pourraient détruire une population entière ? Ou encore qu’est-ce qui
définit l’esprit, l’intelligence ? De la philosophie au cœur de la
science-fiction. L’écriture fluide nous porte sans accrocs. Pour terminer sur
une touche surprenante qui change définitivement notre vision. Conseil, ne
lisez pas la fin en avance ou l’effet de surprise ne serait pas le même.
Je n’ai jamais été si surprise par le dénouement d’un
roman alors autant dire que c’est un très bon point pour lui.
Genesis, Bernard Beckett, Gallimard jeunesse, 2009
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